JENNY. — Oui, madame.
DIANE. — Et dormi, je parie !
JENNY. — Qu’est-ce que ça fait ?
DIANE. — Oh ! cela m’est bien égal !
SCÈNE XI
MARGUERITE. — Allons, voilà que ça s’éclaircit un peu, et tu retrouveras bien ton chemin à c’te heure ?
MANICHE. — Tu viendras bien me conduire jusqu’après le cimetière ? Je n’aime point à passer par là le soir.
MARGUERITE. — Comment, une grande fille comme toi, si forte, si courageuse, tu as peur d’être seule ?
MANICHE. — Excusez, je n’ai pas peur du monde qui est vivant, mais de celui qui est mort.
MARGUERITE. — J’irais bien, mais après ça, faudrait m’en revenir seule, et je n’aime guère à y passer non plus.
MANICHE. — Hélas ! mon Dieu, faut-il ! Qu’est-ce que c’est que ça qui vient là avec une grande chandelle ?
MARGUERITE. — Ça vient sur nous ! Ah ! je me sauve.
MANICHE. — Non ! ça s’en va de l’autre côté ! Il y a un grand homme tout blanc, et puis une grande femme avec de la barbe… Ah ! c’est-il laid ! C’est des carnavals !
MARGUERITE. — Attends donc… Ça rit, ça cause, ça chante ! C’est du monde humain !
EUGÈNE, à Maurice. — Palsambleu, messeigneurs, la comtesse Diane est une agréable créature !
MAURICE. — Je ne la croyais pas si bonne enfant. Elle pose un peu, mais elle n’est pas sotte ; elle a goûté notre pantomime.