Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/281

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prochant mille fois de l’avoir agitée, et lui jurant qu’il était tranquille, qu’il ne l’interrogerait plus avant qu’elle ne fût remise. Il la veilla toute la nuit. Le lendemain, la voyant tout à fait bien, il hasarda quelques timides questions. Elle lui montra le billet de Caroline, et il attendit avec résignation jusqu’au soir. Le soir apporta un nouveau billet daté d’Étampes. L’enfant était mieux, mais encore si souffrant que madame Heudebert désirait garder Caroline vingt-quatre heures de plus.

Le marquis promit de patienter encore vingt-quatre heures ; mais, le lendemain venu, il trompa sa mère, et, feignant d’accompagner son frère et sa belle-sœur au bois, il partit pour Étampes.

Là il apprit que Caroline était venue en effet, mais qu’elle était repartie aussitôt pour Paris. On avait dû se croiser. Il sembla au marquis qu’à son approche, qui en effet était prévue, on avait caché un des enfants et fait taire les autres. Il demanda des nouvelles du petit malade et désira le voir. Camille répondit qu’il dormait et qu’elle craignait de l’éveiller. M. de Villemer n’osa insister et repartit pour Paris, doutant sérieusement de la sincérité de madame Heudebert et ne sachant comment s’expliquer son air embarrassé et comme éperdu par moments.

Il courut chez sa mère, Caroline n’avait pas reparu ; elle était peut-être au couvent. Il alla l’attendre à la grille, et au bout d’une heure il se décida à la faire demander de la part de madame de Villemer. On lui