Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/118

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— Diable ! dit l’étranger avec un sourire dédaigneux, nous sommes un garçon avisé ; c’est bien, cela ! Voilà le mot de passe : Saccage et Macabre ! Et toi, quel nom t’a-t-on donné ?

— La Flèche, répondit Mario à tout hasard.

— Hein ! qu’est-ce que cela ? dit l’Italien en fronçant le sourcil. Ça ne rime à rien !

— Attendez ! s’écria Mario inspiré par cette réponse, ce n’est pas tout. N’y a-t-il pas du pillage, dans votre mot d’ordre ?

— Ça rime mieux, fit l’autre en souriant toujours d’un air lugubre ; ce n’est pas encore tout, petit singe ! La mémoire vous fait défaut !

— Peut-être, reprit l’enfant ; il y a un second mot, je le sais bien ! N’est-ce pas Sanche ?

— Nous y voilà ! Or donc tiens-toi là dans un coin et n’en bouge. C’est moi qui suis le lieutenant Saccage ; le capitaine Macabre sera ici dans un quart d’heure. C’est à lui que tu dois rendre compte de ton message, dont, quant à moi, je me soucie fort peu. Hé, là-bas, taisons-nous ! cria-t-il aux cavaliers qui allaient et venaient autour de la maison en causant un peu plus haut qu’il ne fallait apparemment.

Il se fit un grand silence, et celui qui s’intitulait lieutenant Saccage, s’adressant à Mario, qui avisait au moyen de s’introduire dans une autre pièce pour chercher son père ou quelqu’un qui pût lui en donner des nouvelles.

— Mon bel ami, lui dit-il, il est bon que tu saches la consigne, pour ta gouverne. On renvoie ou l’on arrête quiconque veut entrer céans ; on fait feu sur quiconque veut en sortir. Tu entends ça ?

— Mais je n’ai pas de raisons pour vouloir sortir, répondit