Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/133

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hâta de le mettre au fait en aussi peu de mots que possible.

Il n’eut pas le temps, et, d’ailleurs, il n’eut pas la volonté de lui dire ce qui se passait à Briantes, il sentait que le marquis en avait bien assez de se tirer d’affaire pour son compte, et qu’il ne fallait pas le troubler par de trop nombreuses appréhensions.

Les reîtres ignorant, aussi bien que lui, l’attaque précipitée des bohémiens, il n’y avait pas de risque que le marquis l’apprît d’une autre bouche que la sienne quand le moment serait venu.

Mais ce moment viendrait-il ? La situation présente eût semblé désespérée à une personne expérimentée, et le marquis, qui n’en savait qu’une partie, la jugeait très-grave. Mais Mario avait l’heureuse foi de l’enfance : il ne voyait pas la moitié du danger.

Si nous sortons d’ici, comme j’espère, pensait-il, nous rirons bien, mon père et moi, de la figure que nous faisons en ce moment !




LIII


En effet, le pauvre marquis travesti en maître-queux, était fort risible.

Il avait fait les choses en conscience. Il avait ôté sa perruque et caché son crâne dénudé sous un bonnet de toile goudronnée en forme de moule à pâtisserie.

Sa figure, ainsi privée de boucles d’ébène et barbouillée de suie, n’était guère reconnaissable, non