Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/142

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qui encombrait la porte, il se glissa auprès de Bois-Doré, qui fricassait de son mieux avec madame Pignoux, se disant que plus tôt l’ennemi serait à table, plus tôt s’offrirait quelque chance d’évasion.

— Te voilà, mon enfant ? dit le marquis à voix basse ; ils ne t’ont pas maltraité ?

— Non, non, répondit Mario, nous sommes au mieux, le capitaine et moi. Laisse-moi t’aider, mon père. Nous pourrons causer pendant qu’ils ne songent pas à nous.

— Très-bien, mais ne nous regardons pas ; vois comme je fais pour parler à l’hôtesse. — Madame Pignoux, cria-t-il, passez-moi le beurre !

Et il ajouta tout bas :

— Qu’est-ce qui arrive encore sur la porte, ma bonne femme ?

— Une dame qui descend de cheval. Ne vous retournez pas, si par hasard elle vous connaît.

— Petit, de la muscade ! reprit le marquis en frappant sur l’épaule de Mario.

Et il lui dit dans l’oreille :

— Ne te retourne pas non plus. — Madame Pignoux, ajouta-t-il en se penchant vers l’hôtesse, tâchez de voir sa figure.

— Je ne la reconnais pas, répondit la Pignoux ; elle a un tas de cheveux et de panaches… C’est une forte femme !




LIV


Nos trois personnages étaient placés dans le fond de la cuisine, le long du fourneau, le dos tourné à la porte et la figure vers une fenêtre du rez-de-chaussée, devant