Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/197

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— Oui, dit Mario, je la connais trop, et je vois bien que le démon est en elle. Laissons-la fuir, carrosseux, et puisse-t-elle s’en aller bien loin d’ici !

— Allons, monsieur, ne restez pas dans ce vilain endroit, reprit Aristandre ; je vas remettre en terre la guenille de ce mécréant : car, de vrai, les chiens et les corbeaux le flairent déjà, et M. le marquis n’aimerait pas à voir traîner ça sur ses terres.

Mario, brisé de fatigue, alla prendre un peu de repos.

Quand il eut dormi une heure sur un fauteuil, à côté de sa chère Morisque, qui feignit de reposer aussi pour le tranquilliser, il se remit à donner des soins, des secours et des consolations dans le château et dans le village, avec l’aimable et dévouée Lauriane.

Le marquis, après avoir fait à la hâte un peu de toilette, recevait la visite du lieutenant de la prévôté.

En compagnie de MM. d’Ars et de Coulogne, il exposait les faits aux magistrats chargés d’en faire bonne et prompte justice.





LX


La journée s’avançait.

La fatigue avait ramené le calme dans le village et dans le manoir. Mario et Lauriane, en revenant de leur tournée, éprouvèrent le besoin de respirer un peu dans le jardin, le seul endroit de l’enclos qui n’eût pas été profané par des scènes de violence et de désolation.

Tout en racontant avec détail à sa jeune amie ses