Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/219

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que toutes les bonnes paroles des personnes mûres. C’est pourtant un enfant, ajoutait-elle intérieurement, et je ne suis pas d’âge à l’aimer à la façon d’une mère. Eh bien, je ne sais comment il se fait que je ne puis souffrir l’idée de ne plus vivre auprès de lui.

Au commencement d’avril (1622), on reçut de meilleures nouvelles.

De Beuvre avait eu l’heureuse idée de ne point accompagner Soubise, qui avait eu grand mauvais sort, à l’île de Rié, contre le roi en personne. De Beuvre s’était contenté de pirater sur les côtes de Gascogne, — avec profit et santé, disait-il.

Mais cette même affaire de l’île de Rié n’en devait pas moins amener un douloureux résultat pour Lauriane et ses amis de Briantes.

Le prince de Condé avait espéré que le roi, d’après ses conseils, chercherait follement le danger.

Le roi n’y manqua pas ; la bravoure était la seule vertu qu’il eût héritée de son père. Mais Condé eut du malheur : aucune balle ennemie n’atteignit le roi ; son cheval franchit les gués en marée basse, sans rencontrer de sables mouvants, et Sa Majesté s’escrima vaillamment contre les huguenote sans ressentir ni maladie ni fatigue.

De plus, tout en guerroyant avec ardeur, Louis XIII, alors bien conseillé par sa mère, qui était bien conseillée, de son côté, par Richelieu, ouvrait l’oreille aux idées de conciliation et aux négociations tendantes à faire cesser la guerre civile.

Aussi M. le Prince, qui ne souhaitait que brouiller les cartes, avait bien de l’ennui et du déplaisir, et il répondait aux lettres qu’il recevait de son gouvernement