Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/220

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de Berry par des lettres mielleuses toutes remplies de fiel.

Il ordonna, entre autres actes de répression contre les huguenots de sa province, lesquels pourtant se tenaient, en général, fort tranquilles, de mettre sous le séquestre les biens de M. de Beuvre, si, trois jours après la publication du monitoire, celui-ci ne reparaissait point en Berry.

Il était difficile qu’en trois jours, M. de Beuvre, alors à Montpellier, fût de retour dans sa châtellenie.

À cette époque, il fallait au moins le double de temps pour qu’il fût averti de la mesure prise contre lui.

Le lieutenant-général et maire de Bourges, M. Pierre Biet, qui eut coutume, toute sa vie, d’être pour le plus fort, et qui, dans sa jeunesse, avait été grand ligueur, voulut faire du zèle et décréta, de son chef, que M. de Beuvre n’ayant pas comparu dans le temps donné pour rendre compte de son absence, mademoiselle sa fille, dame de Beuvre, de la Motte-Seuilly et autres lieux, serait enlevée de son manoir et conduite en un couvent de Bourges pour y être instruite dans la religion de l’État.




LXIII


Ce fut par une délicieuse soirée de printemps que Mario, courant dans la prairie de l’enclos avec Lauriane, tous deux riant d’une voix aussi harmonieuse