Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/275

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je tomberai de toute ma force sur les alliés de M. de Savoie…

— Vous oubliez que ce sont aujourd’hui les alliés de la Réforme.

— Dites de M. de Rohan ! M. de Rohan achève par là de tuer son parti, voilà pourquoi je vous ai dit : Paix aux morts !

— Allons, dit l’affidé du père Joseph, je vois que, comme le bon marquis, vous êtes un esprit romanesque, et que vous vous guiderez, à son exemple, par le sentiment. Puis-je, sans indiscrétion, vous demander des nouvelles de monsieur votre père ?

— Vous allez le voir en personne, monsieur. Il sera content de vous saluer. Il marche en avant, et, dans un quart d’heure, nous serons près de lui.

— Que me dites-vous ? M. de Bois-Doré, à soixante-quinze ou quatre-vingts ans…

— Marche encore contre les ennemis et les assassins de Henri IV. Cela vous étonne, monsieur Poulain ?

— Non, mon enfant, répondit l’ex-ligueur devenu, par la force des choses, continuateur et admirateur politique du Béarnais ; mais je trouve qu’il s’y prend tard !

— Que voulez-vous, monsieur ! Il ne voulait pas marcher tout seul : il attendait l’exemple du roi de France.

— Allons, s’écria M. Poulain en souriant, vous avez réponse à tout ! Il me tarde de saluer la belle vieillesse du marquis ! Mais il est impossible de trotter ici. Veuillez encore me donner des nouvelles d’un homme à qui je dois la vie : maître Lucilio Giovellino, autrement dit Jovelin, le grand sourdelinier.

— Il est heureux, grâce au ciel ! Il a épousé sa meilleure amie, et, à eux deux, ils nous rendent le service