Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/277

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— Je savais tout cela, dit M. Poulain, qui paraissait être, en effet, au courant de toutes choses.

— Si vous ne le saviez pas, reprit Mario, je ne regrette pas de vous l’avoir dit. Vous ne voudriez pas donner au prince de Condé un nouveau prétexte pour confisquer les biens de madame de Beuvre ?

— Non, certes ! dit l’ex-recteur en riant tout à fait et même avec une sorte de bonhomie. Vous raisonnez bien, et l’on peut, sans trop de danger, être aussi sincère que vous l’êtes, quand on connaît son monde. Mais ayez toute confiance en moi, qui ai ouvertement rompu avec les jésuites, à mes risques et périls !

M. Poulain disait vrai.

Il était, quelques moments après, en présence du marquis de Bois-Doré, et l’entrevue fut, de part et d’autre, fort civile, presque amicale.




LXX


Le marquis n’avait point besoin du ban et de l’arrière-ban pour lever une petite troupe de volontaires. Ses meilleurs hommes, certains d’ailleurs d’être bien récompensés, l’avaient suivi avec enthousiasme.

L’intrépide Aristandre se faisait une joie personnelle de rosser MM. les Espagnols, qu’il haïssait par le souvenir de Sanche ; le fidèle Adamas montait, à l’arrière-garde, une douce haquenée, et portait en croupe