Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/84

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bonne heure ! vous pourriez les faire parler à son intention ; mais elle n’y croit pas plus que vous et moi !

— Madame d’Ionis prétend cependant que vous y croyez un peu, monsieur l’abbé !

— Moi ? elle vous l’a dit ? Oui, oui, je sais qu’elle traite son petit ami de grand poltron ! Eh bien, chantez le duo avec elle ; je n’ai pas peur des dames vertes, je n’y crois pas ; mais je suis sûr d’une chose qui me fait peur, c’est de les avoir vues.

— Comment donc arrangez-vous ces choses contradictoires ?

— C’est bien simple. Il y a des revenants ou il n’y en a pas. Moi, j’en ai vu, je suis payé pour savoir qu’il y en a. Seulement, je ne les crois pas malfaisants, je n’ai pas peur qu’ils me battent. Je ne suis pas né poltron ; mais je me méfie de ma cervelle, qui est un salpêtre. Je sais que les ombres n’ont pas de prise sur les corps, pas