leux ; je peux dire des mots dont je ne sens pas la conséquence.
— Vous parlez au contraire très-bien le français, mademoiselle.
— Vous êtes trop indulgent, monsieur le docteur ; mais vous disiez, ne pas connaître ma maîtresse. C’était possible il y a deux jours. À présent vous la connaissez très-bien, elle vous a raconté toute son histoire, elle me l’a dit. Je l’en ai blâmée, elle n’avait pas besoin de vous dire tout cela ; mais enfin vous le savez, et vous comprenez aussi bien que moi pourquoi elle est malade.
— Je ne sais pas du tout si elle est malade. Je crois qu’elle ne mange pas assez et qu’elle danse trop. C’est à vous d’obtenir un peu d’équilibre entre la recette et la dépense.
— Elle danse trop, la pauvre âme ! et à quoi voulez-vous qu’elle emploie les forces de son beau corps ? avec quoi voulez-vous qu’elle étourdisse son cœur, affamé d’amour ?
— Voilà de belles phrases, señora ; mais je ne puis avoir d’opinion sans examen, et, comme madame Brudnel s’y refuse, je crois devoir attendre le retour de son mari.
— Son mari ! Vous savez bien qu’il n’est ni mari