Page:Sand - Ma Soeur Jeanne.djvu/185

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— Voyons, monsieur le docteur, dit-elle, est-ce bien vrai que ce n’est rien ?

— Il faut dire toujours au malade que ce n’est rien ; mais, puisque j’ai défendu la danse, c’est qu’il y a quelque chose, Je vous rends responsable de ma prescription.

— Oh ! soyez tranquille, docteur, j’y veillerai. D’ailleurs, elle est soumise au fond, elle ne dansera plus ; mais que fera-t-elle donc pour se distraire et remuer un peu ? Si nous pouvions sortir en voiture ?

— M. Brudnel a dû vous donner des ordres à cet égard ?

— C’est à vous qu’il a donné toutes les instructions.

— Mes instructions se bornent à la prière d’être toujours aux ordres de madame en ce qui concerne ma profession, et à la défense de sortir avec elle.

— Vous n’êtes pas chargé de l’empêcher de sortir sans vous ?

— Je n’aurais pas accepté le métier de geôlier.

— En ce cas… Mais non, elle ne voudra pas lui désobéir.

— Qu’elle lui écrive ! Il n’est pas si loin. Je vais lui écrire de mon côté le résultat de mon examen. La permission arrivera dans deux jours ; mais je vous