Page:Sand - Ma Soeur Jeanne.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— On te la rend purement et simplement. Ces explications seraient délicates et pénibles. J’ai exigé qu’il n’y en eût aucune entre les personnes intéressées, ni verbalement ni par lettres. Tout doit passer par mon intermédiaire, qui n’aura rien de blessant, je l’espère, pour aucun de vous. Je suis donc le fondé de pouvoirs de sir Richard, et je te demande de sa part si tu verras avec satisfaction son mariage avec mademoiselle Perez.

— Oui, oui, certes ! Réponds-lui bien vite ; dis-lui que je lui demande mille fois pardon d’avoir troublé son intérieur, et que je ne reverrai jamais mistress Brudnel.

— Il n’exige pas cette promesse. Il me paraît au-dessus de toute jalousie.

— Il ne l’aime donc pas ? Voyons, décidément l’aimait-il quand j’ai failli la lui enlever ?

— Il l’aimait et il l’aime, non pas d’un amour de jeune homme enthousiaste, encore moins avec une jalousie de vieux libertin. Sir Richard est un homme chaste malgré de grands entraînements dans le passé. Il aimait cette enfant comme si elle eût été sa fille, elle lui donnait l’illusion de la paternité. Il la savait malade depuis longtemps, menacée de mort si elle se livrait à la passion. C’est pour cela qu’il l’a toujours