père commença à mon insu les opérations que tu sais et dont je ne connaissais pas le fond.
» Nous sûmes conjurer la misère, mais nous étions encore bien pauvres quand il nous amena ici, où Jeanne passa aisément pour notre fille, puisque nous n’y étions connus de personne. Nous ne savions pas ce qu’était devenu le marquis. J’avais toujours peur de lui pour cette pauvre enfant. Je ne fus rassurée qu’en apprenant sa mort par une marchande ambulante que j’avais vue plusieurs fois à Mauville. Je m’informai alors de M. Brudnel. Elle ne put m’en rien dire, elle ne se souvenait pas de l’avoir jamais vu. Je lui demandai si, deux ans auparavant, il n’y avait pas eu une personne tuée par accident dans le parc, de Mauville. Elle ne l’avait pas ouï dire.
» Je pensai que le marquis s’était vanté d’un crime qu’il n’avait pas commis, et que sir Richard avait bel et bien abandonné Fanny. Je priai cependant ton père de s’enquérir de la vérité. Nous avions gardé l’indication du lieu où il avait dû se cacher aux environs de Mauville. Bielsa s’y rendit et parvint à donner confiance au braconnier, dont il tint les détails suivants :
» Il avait effectivement donné asile à plusieurs reprises au beau monsieur anglais, et même il l’avait accompagné souvent la nuit jusqu’au bas du parc de