Page:Sand - Mademoiselle Merquem.djvu/250

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tout est dans tout, et que la plus étroite spécialité est, comme tout le reste, un vaste univers.

Il s’éveillait comme d’un rêve, en retrouvant ses premières émotions et les aspirations de son adolescence. Il hésitait encore, il craignait de s’y perdre, niais il se baissait égarer en disant :

— Advienne que pourra !

Enfin je lui rendis le service de lui faire parcourir la gamme de son propre cerveau, dont il n’avait voulu faire résonner qu’une note, sans s’apercevoir qu’à force d’être attaquée isolément elle, ne résonnait plus. Ce travail de dévouement me donna le courage d’attendre encore dix mortels jours, qui s’écoulèrent sans rien changer à ma situation.

Les environs de Fécamp sont une des plus belles parties de la Normandie. Les grands plateaux qui viennent buter la falaise ne sont pas monotones comme ceux qu’on rencontre dans le reste du pays de Caux. Ils ont des mouvements larges et souples d’une réelle magnificence. Là, comme dans toute cette région, ils sont parsemés de chênaies et de hêtrées au centre desquelles les châteaux et les fermes se réfugient contre les vents de mer ; mais ici, soit hasard, soit intuition du beau, l’habitant n’a pas condamné tous ses ombrages à ces formes rectilignes qui font des autres plateaux une mer de verdure plate parsemée de grands carrés de verdure monumentale, coup d’œil riche, mais ennuyeux. Ici, ce sont de vrais bois où les habitations et les centres d’exploitation rurale se cachent dans la clairière, et qui se laissent parfois glisser dans les plis de la cavée avec une grâce mystérieuse. Ces cavées, qui brisent devant le passage de chaque ruisseau l’uniformité de la culture, sont de véritables oasis dont,