auprès de ce hamac dans des circonstances quelconques.
Tout à coup la malade se retourna vers moi comme pour me parler, et moi, pour lui épargner un effort, j’avançai ma chaise.
— Est-ce que vous me connaissez ? lui dis-je frappé de l’attention qu’elle mettait à me regarder.
— Non, dit-elle. Jamais vu ! C’est vous, M. Pierre ?
— Oui, je m’appelle ainsi ; et vous ?
— Moi, Zoé. Bien malade, vous voyez !
— Mais vous guérirez !
— Vous bien bon ! dit-elle en secouant sa tête crépue d’un air d’incrédulité.
— Vous voilà mieux ?
— Moi, bien. Il ne faut pas dire à maîtresse que j’ai eu une crise. J’étais bien quand elle est sortie.
— Je crois qu’il ne faudrait pas parler, vous !
— Oh ! si fait. Parler d’elle ! Si bonne ! Il faut être son ami !
— Je le suis déjà, son ami très-respectueux et très-dévoué.
— Tâchez, car maîtresse ne veut pas d’ami, — elle a tort !
— Mais l’ermite ?
— Celui-là, oui ! mais trop vieux ; il va mourir.
— J’espère que non.
— Dites-moi, vous bien pauvre aussi ?
— Tout à fait pauvre.
— Nous presque tout à fait ; après avoir été si riches
— Dans quel pays ?
— À Rio-de-Janeiro, à Paris et à Saint-Malo.
— À Saint-Malo ?
— Oui, le père à maîtresse avait grand château et