Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/151

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il déteste les curieux et s’en débarrasse avec une franchise triomphante ; mais, quand il sut qu’il s’agissait d’une offre avantageuse pour mademoiselle Vallier, il écouta Gédéon avec une attention marquée ; après quoi, il lui dit :

— Je transmettrai votre proposition à cette demoiselle. Il est inutile d’y aller, elle ne vous recevrait pas, Je n’y vais jamais moi-même. Elle m’a dit, une fois pour toutes, qu’elle n’est pas installée de manière à recevoir des visites, et cela doit être vrai ; mais elle reçoit les lettres qu’on lui écrit, et je m’étonne que vous n’ayez pas confié votre idée à la poste. C’était beaucoup plus simple et tout aussi prompt. Le facteur passe sur nos chemins deux fois par jour, et il est très-exact.

M. Sylvestre avait un air narquois qui n’échappa point à Gédéon ; toutefois celui-ci insista.

— Si je n’ai pas écrit, dit-il, c’est que je savais bien qu’elle vous consulterait avant de me répondre, et j’ai voulu au moins vous dire tout ce qui vous mettra à même de lui faire comprendre ses intérêts.

— Eh bien, monsieur, je vous ai très-bien écouté, j’ai bonne mémoire, et je n’omettrai rien de ce que vous m’avez chargé de lui dire.

— J’en suis bien sûr, reprit Gédéon, et pourtant ce n’est pas comme si je lui parlais moi-même. Je pourrais répondre à des objections que je ne prévois pas, et même… augmenter le traitement que j’ai fixé, si elle ne le trouvait pas suffisant.

— Je lui dirai encore cela, et, si elle présente des objections, je vous les ferai transmettre par M. Pierre, puisque vous le connaissez.

Gédéon voulait emmener M. Sylvestre en voiture