Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/207

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auprès d’elle, et naturellement je me suis arrêté pour lui demander de ses nouvelles.

— Ah ! je suis guérie, bon monsieur ! et si contente ! Nous riches à présent. Jolie maison, jolies chambres. Venez donc voir !

— Non, mademoiselle Zoé, ce ne serait pas convenable. Je ne dois pas entrer chez vous.

— Maîtresse ne saura pas.

— Raison de plus.

— Alors, par la fenêtre ouverte, voyez ! Joli salon, beau papier tout rose, plafond tout brodé d’or ! Ah ! tout plus beau que chez l’ancien maître !

— Je vois pourtant là d’assez laides choses qui vous viennent de lui et que mademoiselle Vallier a précieusement gardées.

— Grands pistolets et collier de griffes ? Ça, c’était à pauvre père noir ! Jamais jeter ce qui vient de lui !

— Et ces tomahawks, ces mocassins ?

— Ça, c’était au frère de mademoiselle. Elle jamais jeter non plus. Et le portrait : pauvre petit ! Maîtresse l’aimait plus que tout. Elle pleure tous les jours en le regardant.

— Même depuis qu’elle est ici ?

— Encore plus.

— Elle est pourtant contente d’être ici ?

— Contente pour moi, oui ; pour elle, non, Monsieur l’ennuie !

— Ah ! M. Gédéon l’ennuie ?

— Si brave homme pourtant ! Lui mari pour elle quand elle voudra, mari bien bon, bien joli, bien riche !

— Et elle pas vouloir ?

Zoé, voyant que je parlais comme elle pour mener