Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/277

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Non, vous avez raison. Si elle m’agrée, je serai bien sûr de lui plaire !

Amen et bonsoir, mon cher ami.

Il me suivit jusque chez moi, sous prétexte qu’il avait besoin de prendre l’air, mais en réalité pour me confier ses perplexités, qui m’ont paru assez plaisantes. Tantôt il redoute d’être accepté à cause de sa fortune, tantôt il veut qu’on lui tienne compte de cet avantage. Voilà un embarras où ni toi ni moi ne nous trouverons jamais. De plus, il voudrait savoir, et savoir par moi, s’il est aimé. Il croit qu’il le sera : mais il s’impatiente. Il m’a répété dix fois :

— Tâchez donc de le lui faire dire !

Voilà une commission trop délicate, je ne m’en charge pas.




XXXIX

DE PIERRE À PHILIPPE


L’Escabeau, 20 juillet.

L’absence de mademoiselle Jeanne se prolonge. Je peux retourner souvent à la Tilleraie. J’y passe des heures agréables. Depuis que je suis bien sûr de n’être pas amoureux de la future madame Nuñez, je trouve dans l’intimité de cette remarquable personne un charme réel. Ma sympathie, parfaitement désintéressée, me permet de l’apprécier chaque jour davantage. Le sot dépit que j’ai eu contre elle est entière-