Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/286

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N’ayant pas l’avantage de posséder la confiance de M. Pierre, qui est un bon cœur à coup sûr, mais une tête bien légère et bien exaltée, je remets son sort entre vos mains, et vous prie, monsieur, d’excuser ma démarche, et de me croire votre très-humble serviteur.

Baptiste Piermont.




XLI

DE M. SYLTESTRE À M. PIERMONT.


L’Ermitage, 26 juillet.

Je regrette, monsieur, de ne pouvoir répondre à votre confiance avec la conformité de vues qui vous donnerait satisfaction ; mais le secret que vous me contiez n’appartient plus ni à vous ni à moi. Du moment que le don que vous êtes chargé de transmettre à votre neveu ne court plus le danger d’être contesté, Pierre doit connaître sa situation et, si l’ignorance de cette situation devait influer sur ses déterminations actuelles dans un sens contraire à son inclination, vous pourriez avoir de graves reproches à vous faire. Fiez-vous donc à sa raison, et trouvez bon que je lui dise la vérité. Pierre n’est ni exalté ni frivole, vous ne le connaissez pas ; c’est au contraire un esprit très-sérieux, un caractère très-énergique, d’une droiture à toute épreuve et nullement disposé à se laisser gouverner par ses passions. J’ignore ses sentiments pour mademoiselle Vallier, mais je puis vous répondre