qu’il n’a aucune inclination sérieuse pour mademoiselle de Magneval, et que, cette jeune personne voulant bien m’honorer aussi de sa confiance, je ferai ce que j’ai déjà fait, c’est-à-dire que je lui donnerai le conseil de ne jamais songer à M. Pierre. Renoncez donc à une illusion toute gratuite et considérez que, dans trois mois, vous serez forcé de dire à votre neveu ce que vous hésitez à lui dire aujourd’hui. Laissez-le disposer de son sort et vous savoir gré d’une preuve d’estime et de confiance qui lui est due. Agréez, monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.
XLII
DE PIERRE À PHILIPPE
Mon cher ami, mon Philippe, figure-toi que je suis riche, très-riche, sept à huit mille francs de rente ; un roman, un don posthume du frère de ma mère. Je te conterai ça une autrefois. Je suis ivre ! C’est honteux, n’est-ce pas, pour un philosophe ?… C’est que tu ne me comprends pas, et comment me comprendrais-tu ? Il y a trois mois que je te trompe en me trompant moi-même. J’aime mademoiselle Vallier ! Ou je ne le savais pas, ou je ne voulais pas le savoir. Ce qu’il y a de certain, c’est que je ne devais pas me l’avouer, c’est que je ne devais pas le dire, même à mon meilleur ami. L’amour, l’île