Page:Sand - Narcisse, 1884.djvu/178

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cisse avait louée pour moi tout entière, à deux pas de celle qu’il se faisait bâtir. Je dînai avec lui et le consultai sur l’emploi qu’il désirait avoir dans l’entreprise. Il choisit l’un des plus modestes, et je dus céder, ayant la certitude que l’amour de la chose lui en ferait bientôt accepter un meilleur. Je n’avais pas l’intention de m’établir à jamais à la Faille-sur-Gouvre. Je comptais y faire venir ma famille pour quelques années tout au plus ; après quoi, j’étais bien certain que Narcisse serait archicapable de me remplacer dans la direction des usines.

Il parlait de notre grand projet avec feu ; mais il revenait toujours à mademoiselle d’Estorade.

— Elle sera bien contente, disait-il, de me voir dans une si belle position ; elle est si bonne amie ! Et, quand je serai riche, je serai content, moi aussi, de faire du bien et de l’aider dans celui qu’elle fait… Votre dame sera une société de plus pour elle. Voilà encore qui me fait plaisir.

— Ma femme sera son amie, lui dis-je ; je vous en réponds, car elle en est digne.

À sept heures, nous nous rendîmes au jardin. Mademoiselle d’Estorade y était déjà avec Hortense et Sylvie, qui accourut au-devant de son ami Narcisse, avec de grandes démonstrations de joie. L’enfant était très-belle, en effet, et je remarquai en elle un grand air de famille avec le frère et la sœur Pardoux. C’était le même type