Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome III, 1831.djvu/111

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sur le bord d’un abîme, j’aurais été plus heureuse qu’ici. Le grand air, les voyages, le bruit, le mouvement, tout cela c’était vivre. Maintenant je suis comme un cheval qu’on laisse dans un pré en lui attachant les deux pieds. Je suis prisonnière sur parole, et si je fais un pas, on me menace du mépris public. Je ne suis pas née pour le bonheur, je le vois bien. »

Mais une pensée plus triste encore avait envahi son cœur. Avec des sens muets, Rose avait une tête ardente ; Horace était beau, jeune et généreux ; il l’avait sauvée, elle le trouvait supérieur à Saint-Preux. Elle avait rêvé la vertu dans l’amour, et