Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome IV, 1831.djvu/39

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une feuille de sensitive au toucher : c’était la première fois qu’elle entendait et voyait chanter ; il y avait tant de différence entre la dignité pieuse de ce prêtre, et les ridicules minauderies de M. L*** ! entre la pureté sonore de ce chant d’église et les adroites gargouillades qu’elle étudiait à son piano ! Tout d’un coup elle chanta ! ce fut pour elle un prodige, jamais elle n’a compris depuis comment il s’est opéré ; elle ne voyait pas clair, elle tremblait ; pourtant elle n’altéra pas une note du thême qu’elle ne connaissait pas, et sa voix fut forte, étendue, pleine et vibrante. Quoique peu disposée à la superstition, elle pensa un instant