Scène XI
Moi, je vas faire votre valise.
Antoine, qu’a donc Victorine ?
Pourquoi ça, monsieur ?
Parce que je viens de la voir passer dans le jardin avec ma sœur ; elle avait les yeux gros de larmes, et elle n’a voulu me rien dire.
Bah ! Victorine est comme toutes les jeunes filles. Ne la voyez-vous pas pleurer pour la moindre chose ? pour une petite impatience que j’aurai eue avec elle, pour un baiser que votre sœur oubliera de lui donner, pour un oiseau envolé, pour un ruban perdu ; que sais-je, moi ? elle est si enfant !
Oui, elle a pleuré l’autre jour pour un ruban que je lui avais apporté et que tu lui as pris, à ce qu’elle assure.
Pardieu ! oui, tenez ! Un ruban à frange, comme si elle devait porter des franges ! Elle est si coquette ! Il fait un pas pour sortir ; Alexis se place devant lui et le retient.
Mais non, Antoine, Victorine n’est pas du tout coquette.
Elle l’est devenue, depuis qu’elle a un amoureux.
Elle l’aime donc bien ?