À moi ? Bien au contraire, monsieur !
Ah çà ! vous m’appelez monsieur, quand, moi, je me permets de ne pas vous appeler mademoiselle… Je sais bien que je suis l’aîné, mais ce n’est pas une raison…
Oh ! je n’oserais pas vous appeler autrement.
Pourtant…
Comment donc voulez-vous qu’elle dise ?
Qu’elle dise Adrien, comme je dis Lucie, (a Lucie.) Me le promettez-vous ?
J’essayerai, monsieur… j’essayerai, Adrien ! (À part.) Adrien ! le joli nom à dire !
Voyons, bonne Lucie, j’ai à me plaindre de votre mère ; mais elle est votre mère, et nous ne parlerons jamais d’elle. Soyons amis, vous et moi, pour le peu de temps que j’ai à rester ici.
Vous ne restez pas ici ?
Eh ! mais non. Je suis dans la marine, et ce n’est pas ici que je peux faire mon chemin.
C’est donc bien beau, la marine ?
Oh ! c’est très-beau ! un peu rude, par exemple ; la mer est une amie très-perfide.