table d’un homme de bien, si jamais une larme a mouillé vos yeux ; si, malheureux vous-même, vous avez appris à plaindre le malheur ; enfin, si la souffrance est la meilleure arme auprès de vous, je remets en rougissant celle-ci dans le fourreau, et vous prie de me pardonner.
Oui, nous avons connu des jours heureux, et les larmes d’une sainte pitié ont mouillé nos paupières. Asseyez-vous donc dans des sentiments pacifiques, et disposez librement de tout ce qui est ici.
Que Dieu récompense votre charité, bon vieillard ! je n’en abuserai pas. (Il va auprès d’Adam.) Dès que mon serviteur aura repris ses forces, je poursuivrai mon chemin vers la demeure du duc exilé. Qui de vous pourra me l’enseigner ?
Qui donc êtes-vous ?
Je le dirai à celui que je cherche.
C’est le fils de sire Roland des Bois, votre ami.
Oui, c’est sa vivante image.
Nous nous sommes vus un instant, il y a huit jours, et il est la cause de mon exil. Mais il n’en sait sans doute rien, et — il ne m’a pas encore regardée — je veux essayer sur lui l’effet de mon déguisement. (S’approchant de Roland.) Mangez donc aussi, puisqu’on vous le permet. Le duc parle bas à Jacques et à Amiens.
Ô puissances célestes ! Rosalinde !
Vous n’avez donc pas faim ?
Moi… monsieur ? Non, vraiment, je n’y songe point.