Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène XI


Les Mêmes, ADAM, OLIVIER, avec quelques Hommes à lui, qui tiennent Adam, les mains liées ; AUDREY, GUILLAUME, CHARLES, Suite et Amis du duc, Paysans, etc.


ROLAND.

Quoi ! mon frère aîné… et mon vieux Adam ? Monsieur, pourquoi cet indigne traitement au fidèle serviteur de notre famille ! (Tirant son couteau de chasse et s’approchant d’Adam.) Ah ! je couperai ces liens qui meurtrissent ta chair !

LE DUC, à Roland.

Arrêtez, monsieur ! Vous êtes trop habitué à compter sur vous seul. Il vous faut respecter d’autres lois que celles de votre volonté. (À ses gens, montrant Adam.) Déliez cet homme ; mais qu’il soit gardé. Je ne l’ai encore ni condamné ni absous, (On délie Adam. — À Olivier.) Parlez, messire Olivier des Bois ; que reprochez-vous à ce vieillard ?

OLIVIER.

Monseigneur, je lui reproche de m’avoir dérobé de l’argent pour aider ce jeune homme à fuir et à assouvir ses mauvaises passions.

ADAM.

Aussi vrai que le ciel est au-dessus de la terre, je jure que j’ai fidèlement gagné au service de mon vieux maître l’argent que j’ai supplié son jeune fils d’accepter pour se soustraire par la fuite à… Mais je ne veux rien dire de plus ; lui aussi est le fils…

ROLAND.

Tu as raison, mon ami ; cachons nos peines, et justifions-nous simplement. Monseigneur, j’ai quitté mon frère pour venir me mettre à votre service ; ce n’est pas en quelques jours d’une marche pénible et rapide que j’aurai pu me conduire en méchant homme.