J’ai donné ces raisons pour vous en épargner de pires. Puisque vous m’y forcez, je dirai tout. Vous m’avez menacé, vous avez voulu attenter à ma vie !
Cela est faux, messire ; c’est le contraire qui a eu lieu.
Attendez, mon ami ; je veux éprouver ces deux frères. (Haut.) Parlez, Olivier.
Nierez-vous que vous ayez porté la main sur moi et tenté de m’étrangler ?
Non, messire : il n’a fait que se défendre, et il vous a pardonné. (Au duc) J’étais présent.
Olivier, vous êtes accusé par une personne digne de foi. Je vous condamne !
Non monseigneur, ne vous mêlez pas de cela, je saurai bien me défendre moi-même de son aversion.
Mais moi, monsieur, je suis souverain et justicier, à cette heure. (À ses gens.) Emparez-vous de lui (Il montre Olivier), et qu’il soit précipité du haut de cette roche.
Ô ciel ! arrêtez ! il est mon frère !
Moi aussi, je rendrai témoignage contre lui. Il voulait me payer votre mort !
Ah ! ne voyez-vous pas que vous serez cause de la sienne ? Tais-toi, tais-toi, Charles ! Rétractez-vous, Jacques !