Eh bien… prenons-en notre parti. Faisons chacun notre petit sacrifice et rions-en ! Ma mère est calme ; mademoiselle de Saint-Geneix se résigne à être son factotum ; moi, j’ai un surcroît d’occupations, cela m’est bon ; toi…
Oui, moi, je vous regarderai, quand je devrais vous épargner de la peine ! Voyons, donnez-moi quelque chose à faire. (Caroline remonte au fond à gauche. — Urbain se jette sur le canapé.) Mademoiselle de Saint-Geneix, employez-moi donc.
Voulez-vous me dire si l’édition du dictionnaire de Bayle est complète ? Là ! sur le sixième rayon du haut ; comptez les volumes.
C’est bien haut, ça doit être complet. (Il compte.) Vingt-trois volumes ! (Il descend.) Hein ! je ne suis pas long, moi ?
Oh ! c’est trop complet !
Tiens, c’est vrai, il n’y en a que seize. J’ai compté deux ouvrages pour un. C’est la faute de la reliure. (Il descend.) Joli début !… Et puis ?…
Inutile ! reste donc tranquille.
Je ne suis bon à rien, alors ?
Si fait. Vous êtes chargé, vous, de rendre votre mère gaie, de la maintenir courageuse et, comme cela se reflète sur tout le monde, c’est donc très-bon et très-utile.
Parlez, parlez encore…
C’est tout.