Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/454

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CAROLINE.

Je ne crois pas que le duc eût gardé mon secret vis-à-vis de son frère.

LA MARQUISE.

Vous avez beaucoup de confiance en lui, pourtant ?

CAROLINE.

Oui, à tout autre égard.

LA MARQUISE.

Vous m’étonnez un peu. Ne lui avez-vous pas permis d’insister beaucoup… hier au soir ?

CAROLINE.

Non, madame, hier au soir, je ne savais rien. C’est ce matin seulement que M. le duc m’a révélé les intentions de M. le marquis.

LA MARQUISE.

Ah ! je croyais que vous en aviez eu l’esprit tourmenté… cette nuit ! Comme vous n’êtes pas venue veiller près de moi… Vous m’avez fait dire par le duc que vous étiez souffrante ?…

CAROLINE.

J’étais un peu souffrante.

LA MARQUISE.

Il faut vous soigner. Je parie que vous vous êtes encore couchée tard ?

CAROLINE.

J’avais beaucoup de lettres à écrire.

LA MARQUISE.

Alors, vous avez travaillé… chez vous ?

CAROLINE.

Non, madame, j’ai écrit ici.

LA MARQUISE.

Ici ? Pourquoi donc ?

CAROLINE, embarrassée.

Je ne sais pas ; j’étais ici.

LA MARQUISE.

Et vous avez écrit longtemps ?