venait de fleurir. Voilà tout ce que j’ai trouvé en m’endormant aussi, moi !
— Le sommeil t’a prise juste sur le mot de sagesse ? N’importe, voilà que je le sais, ton mot, et ton air aussi. Écoute !
Elle chanta l’air, et tout aussitôt elle voulut le dire en duo avec sa sœur.
— Je le veux bien, répondit Adélaïde ; mais tu vas taire la seconde partie, là, tout de suite, d’instinct !
— Oh ! d’instinct, ça me va ; mais gare les fausses notes !
— Oui, certes, gare ! et chante tout bas comme moi ; il ne faut pas réveiller Alida, qui se couche si tard !
— Et puis tu as bien peur qu’on n’entende tes chansons ! Dis donc, est-ce que maman gronderait si elle savait que tu fais des vers et de la musique pour moi ?
— Non, mais elle gronderait si nous le disions.
— Pourquoi ?
— Parce qu’elle trouverait qu’il n’y a pas de quoi se vanter, et elle aurait bien raison !
— Moi, je trouve pourtant cela très-beau, ce que tu fais !
— Parce que tu es un enfant.
— C’est-à-dire un oison ! Eh bien, j’ai envie de consulter… voyons, personne de chez nous, puisque les parens disent toujours que leurs enfants sont bêtes, mais… mon ami Valvèdre !