Page:Sand - Valvèdre.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

on m’a amené ici malgré moi ; on y a installé mon père, sans que j’en fusse averti ; on m’offre un emploi important et intéressant dans la partie que j’ai étudiée et que je crois connaître. On m’a dit que Paul avait une vocation déterminée pour les sciences auxquelles ce genre de travail se rattache essentiellement, et que vous approuviez cette vocation. On m’a dit encore que vous consentiriez peut-être à ce qu’il fît auprès de moi, et sous ma direction, son premier apprentissage… Mais cela, on a eu de la peine à me le faire croire ! Ce que je sais, ce que je viens vous dire, c’est que, si ma présence devait vous éloigner de Blanville, ou seulement vous en faire franchir le seuil avec moins de plaisir, si le bien qu’on veut me faire vous semblait trop près de ma faute, et que, me jugeant indigne de me consacrer à votre enfant, vous désapprouviez la confiance que m’accorde Obernay, je me retirerais aussitôt, sachant très-bien que ma vie entière vous est subordonnée, et que vous avez sur moi des droits auxquels je ne puis poser aucune limite.

Valvèdre me prit la main, la garda longtemps dans la sienne, et me répondit enfin :

— Vous avez tout réparé, et vous avez tant expié, qu’on vous doit un grand soulagement. Sachez que madame de Valvèdre était frappée à mort avant de vous connaître. Obernay vient de me révéler ce que j’ignorais, ce qu’il ignorait lui-même, et ce qu’un homme de la science, un homme sérieux, lui a appris dernièrement. Vous ne l’avez donc pas tuée… C’est