Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/105

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portés par un arbre en plein vent. Ce n’est que pour éviter l’inclémence des saisons, les difficultés inhérentes à la mobilité du climat, la rudesse des hivers, qu’en créant un espalier, on réduit l’arbre à une espèce de servage.

Ainsi, en un mot, partout, l’espace, l’air et le soleil sont les éléments indispensables d’une bonne et abondante fructification.

Tous les moyens que nous avons étudiés à la taille tendent à faire naître sur les arbres à pépins des promesses de fruits, mais ils sont impuissants par eux-mêmes à en assurer la récolte. Pour que la fleur du printemps devienne un fruit en automne, il faut qu’elle soit favorisée par des circonstances atmosphériques convenables.

Les fruits, dans nos climats, avortent lorsque la température cesse d’être en harmonie avec l’époque de la saison ou avec les besoins des fruits eux-mêmes. Ainsi, au moment de la floraison ou à l’époque qui la suit, une forte chaleur ou un froid un peu vif, font également avorter les fruits. Ceux-ci tant qu’ils sont jeunes, les poires surtout, noircissent et tombent sous l’influence d’un vent ou d’un soleil trop chaud. D’autre part, un froid intempestif paralyse l’action absorbante des organes qui élaborent la sève nourricières des fruits ; ils tombent alors faute d’un aliment convenable : ceux de nos pays demandent donc pour réussir, une température modérée, et ils craignent les brusques changements.

Alternance des arbres fruitiers.

On parvient difficilement à faire réussir, dans le même sol, un arbre de la même espèces que celui qui y est mort de vieillesse ; le terrain qui l’a porté, propre à tous les autres produits, se refuse presque obstinément à nourrir une nouvelle génération du végétal qui l’a occupé pendant de longues