Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/34

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d’éviter d’en perdre et d’affaiblir l’arbre. Il est étonnant de voir alors avec quelle rapidité l’écorce recouvre les blessures faites à cette époque de l’année. Dans ce cas, l’arbre ne perdant pas une partie de sa sève dans ces branches qu’on a enlevées auparavant, s’en sert au contraire pour guérir ses blessures et donner aux branches qui restent plus de croissance, plus de vitalité. On a aussi parlé de la taille en été, alors que la sève est en pleine opération. En agissant ainsi, il est un fait certain, c’est que l’on arrête la croissance de l’arbre. Toutefois on peut y avoir recours pour forcer un arbre stérile à émettre des bourgeons. C’est l’opinion de M. Moore, qui déclare que c’est le seul cas où elle soit recommandable.

L’expérience demontre que sous notre climat, il vaut mieux faire la taille au commencement d’avril dans l’Ouest et à la fin du même mois dans l’Est de notre province.

Instruments qui servent à la taille

Serpette. — C’est le plus ancien et le meilleur des instruments qui servent à la taille ; elle coupe net et la plaie se cicatrise parfaitement ; de plus, elle seule peut faire une taille complète et conservatrice. Sur chaque branche ou tige, il n’est pas rare de rencontrer des points chancreux, des commencements de désorganisation qui finiront par causer la perte de la branche, mais le retranchement de la partie d’écorce affecté suffit pour arréter le mal dans sa marche. Si le jardinier taille avee le sécateur, il néglige ces suppressions et les plus belles plantations sont ruinées par cette négligence. L’on a vu de fort belles plantations de pyramides périr par l’effet du ver géographe : les tiges de ces arbres étaient affectées de chancres étroits et fort longs, qu’un simple dégagement avec la serpette aurait supprimés dès leur appa-