Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/35

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rition, le jardinier taillant au sécateur ne s’occupe plus de ces soins de conservation ; pour lui le grand mérite de cet instrument, c’est qu’il agit vivement, ce qui pour certains permet de tailler sans raisonner, la pensée ayant déjà de la peine à suivre le mouvement de la serpette. Les pépiniéristes se gardent de l’employer. L’introduction du sécateur a été pour nos jardins une cause puissante de ruine, le sécateur blesse, la serpette guérit. Nous avions taillé, dit-il, la moitié de nos pyramides au sécateur et l’autre moitié à la serpette ; la différence lors du départ des pousses était si sensible, qu’elle fut remarquée par des personnes étrangères à l’arboriculture.

On doit se procurer une serpette chez les fabricants d’instruments spéciaux pour le jardinage. Un manche de buis tourné ne fatigue pas la main et permet de la diriger en tous sens, la courbure sera modérée, mais on doit refuser les courbures trop faibles dites anglaises, et celles trop fortes des anciennes serpettes. Les serpettes des quincailliers sont rarement bien trempées, elles s’ebrèchent.

Pour se servir de la serpette, on tient la main gauche plus bas pour ne point se blesser, on saisit le rameau en posant le pouce sous l’œil au-dessus duquel on doit faire la coupe, puis on coupe non en revenant sur soi, mais en tirant de côté par un coup sec, comme si on donnait un coup de poing de côté, commençant la coupe par le point de la lame approché du manche.

Si on a une forte branche à démonter, on couche la branche de la main gauche, puis à 3 ou 4 pouces de la tige, on coupe la branche en faisant la coupe en longueur, quitte à supprimer le chicot par la suite. Par ce soin de faire la coupe en biseau allongé, de fortes branches sont enlevées d’un seul coup de serpette.

Si en supprimant un rameau, on craint de couper du