Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/49

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On devra toutefois se rapprocher plutôt du premier chiffre. Ces distances moyennes ne seront pas toujours observées dans la pratique, mais en les prenant pour guide, on sera assuié que l’on ne fera pas une taille exagérée, ni en moins ni en plus. De plus il y a des cas nombreux où on s’en écarte : ainsi, quand on veut concentrer la sève sur l’œil terminal, quand on ne veut plus allonger la branche, on taille plus court. Si un rameau est faible et s’il n’a qu’un peu plus de la longueur qu’aurait eu le rameau taillé s’il avait été bien constitué, on le taille très long, enlevant toutefois un ou deux de ses yeux terminaux trop disposés à se mettre à fruits.

En parcourant certains traités d’arboriculture, on lit d’un côté : “ Taillez court pour obtenir une pousse vigoureuse ”, et plus loin : “ taillez court pour affaiblir ”, puis : “ taillez long pour obtenir de la vigueur ” ou “ taillez long pour affaiblir ”. Que le lecteur s’explique ces contradictions. Le plus curieux c’est que l’auteur est parfois dans le vrai, mais n’a pas donné la raison de ces points obscurs que nous allons tâcher d’expliquer.

On donne de la vigueur à une branche en la taillant longue, si les autres branches sont taillées courtes, la longue dominant.

On affaiblit une branche en la taillant longue, si les autres branches sont taillées longues, la sève étant moins concentrée.

On donne de la vigueur à une branche en la taillant courte, si les autres branches sont taillées également courtes, la sève étant concentrée.

On affaiblit une branche en la taillant courte, si les autres branches sont taillées longues, celles-ci dominant étant plus favorisées par la sève.