Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/56

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d’un bourgeon en végétation, afin d’en arrêter la croissance. En effet, ce bourgeon ne s’allongeant que par son extrémité, cesse alors momentanément de croître si cette extrémité vient à être retranchée, et la végétation ne recommence que lorsque les yeux latéraux de ce bourgeon se développent.

Le pincement affaiblit le bourgeon en arrêtant pendant un certain temps son accroissement, mais cette operation est une véritable saignée qui ne doit étre faite qu’avee prudence et seulement si elle est nécessaire. Si on abusait d’un si puissant moyen d’affaiblissement, l’arbre en souffrirait.

On emploie le pincement : 1o afin d’équilibrer les branches en ne laissant pas dominer les unes par les autres ; pour cela on arrête, en le pinçant, la végétation du rameau trop vigoureux qui tend à rompre l’équilibre d’un arbre (fig. 25). On pince l’extrémité de ce rameau  ; et les autres qui continuent de végéter, l’ont bientôt atteint et rétablissent l’équilibre.

Insertion de la figure 25

On fera attention de ne faire ce pincement que si le bourgeon a atteint une longueur suffisante, afin de ne pas trop l’affaiblir ; et de plus, on ne devra enlever par le pincement que le moins possible du rameau. Il ne faudrait pas enlever une grande partie de ce rameau, afin de le mettre au niveau des autres ; car ceux-ci continuant de croître, le dépasseraient de trop, et I’équilibre serait rompu dans le sens contraire. On ne doit pas oublier que les grandes suppressions sont nuisibles, elles refoulent la sève vers les productions fruitières et les font partir à bois.