Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/6

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profit. Nous verrons dans les chapitres qui vont suivre, que s’il n’est pas possible en raison de la rigueur du climat, d’essayer toutes les espèces de fruits, le champ d’action laissé à l’initiative du cultivateur intelligent, n’en est pas moins encore assez vaste et que le nombre des espèces qui peuvent rapporter avec profit est encore assez grand pour que l’on ne laisse pas à d’autres tous les bénéfices que peut procurer cette branche de l’agriculture.

Des expériences ont été faites dans les différentes régions de la Province, grâce aux subventions du gouvernement. Il s’agissait alors d’obtenir les résultats de l’expérience plutôt que des bénéfices et de montrer au public si telle et telle région était favorable à la culture des arbres fruitiers et à quelles espèces. Les différents rapports faits à ce jour ne laissent plus de doutes sur les qualités du sol et la possibilité d’élever des arbres pourvu, toutefois que l’on se borne, dans certains cas, à des espèces rustiques parfaitement acclimatées. Le lecteur trouvera plus loin des renseignements à ce sujet.

Il serait à désirer, tout le monde est d’accord sur ce point, que les enfants de nos villages eussent les notions exactes sur la science et l’art de cultiver la terre. En exerçant leur intelligence sur ces intéressants sujets, on les leur ferait aimer, on grandirait à leurs yeux une industrie que la routine et l’ignorance ont descendue au niveau d’un métier pénible et grossier ; on les y attacherait peu à peu, sans efforts ni fatigue, et, dans l’avenir, nous n’aurions plus tant à gémir sur la désertion de l’ouvrier des champs vers les villes. C’est un point admis par tous les hommes sensés.

Reste à savoir maintenant si les instituteurs sont aptes