Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/62

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se loge dessous cette feuille un ver qui l’attache au fruit avec des filaments soyeux, et attaque celui-ci ; il faut de suite dégager complètement les poires et pommes des feuilles qui les touchent.

Depuis quelques années, on emploie avec grand avantage l’effeuillement pour affaiblir une pousse trop vigoureuse, quelques feuilles enlevées vers l’extrémité ayant pour effet de modérer la végétation, ce qui est souvent préférable au pincement. Il est bon de n’enlever que les deux tiers de la feuille pour ne pas nuire aux yeux de leur base.

L’éclaircissement des fruits. — La nature est quelquefois si généreuse, que les arbres s’épuisent et se courbent sous le poids de leurs fruits ; l’homme doit donc leur venir en aide, et, pour quelques-uns, supprimer sagement une partie de la fructification.

La suppression des fruits surabondants a une grande influence sur la grosseur de ceux qui sont conservés et a pour effet d’empêcher l’épuisement de l’arbre. Il y a des années où les fruits sont tellement abondants, qu’il ne faut pas hésiter a pratiquer cette opération.

Arcure. — Elle consiste à courber en forme d’arc ou de demi cercle des rameaux ou même des branches, l’extrémité inclinée vers le sol, et à les maintenir dans cette position au moyen d’un lien, dans le but de les faire mettre à fruit. La sève, dont le mouvement se trouve ralenti par suite de la courbure qu’elle a à parcourir, ne fait plus développer que des dards et des brindilles, et il se forme des boutons. C’est un puissant moyen, mais nous ne recomandons son emploi à l’égard des rameaux terminaux des branches que dans les cas extrêmes, c’est-à-dire sur les arbres tellement vigoureux, qu’une taille allongée et un pincement suivi n’ont pu les faire fructifier.

Nous ne pratiquons l’arcure que partiellement sur les