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parce qu’elles craignent le froid ou l’humidité, soit parce qu’elles pourraient être mangées par les animaux.

Pour pratiquer la stratification, on met alternativement un lit de graines et un lit de sable ou de terre saine, de manière à les isoler un peu et à empêcher la pourriture lors de la germination.

Suivant la quantité de graines que l’on a, on les met dans des pots, des terrines, des paniers ou dans des caisses qu’on place ensuite dans une cave ou dans un hangar, par conséquent à l’abri du froid ou de l’humidité surabondante qui pourrait faire pourrir les graines, ou pour les soustraire à la rapacité des rongeurs.

Parfois aussi, on pratique la stratification dehors, par exemple le long d’un mur à bonne exposition. Dans ce cas on surélève le sol en faisant même, si la chose est nécessaire, une rigole autour du monticule et à sa base, afin de l’assainir. Au besoin ou garantit le printemps avec de la paille ou du fumier.

Une fois le beau temps arrivé, on sème les graines en les mélangeant avec le sol qui les contenait de manière à ne pas en perdre, à moins qu’elles ne soient très grosses ; dans ce cas, on repique en pleine terre.

Quelquefois encore, quand ce sont des graines qui ne doivent pas sécher parce qu’alors la germination serait compromise ou au moins retardée, on sème de suite et l’on porte au germoir[1] les terrines ou les vases qu’on place et conserve là jusqu’au moment où on pourra les livrer à l’air.

  1. On nomme germoir un local à l’abri de la gelée, une sorte de hangar, par exemple, où l’on dépose sur des tablettes ou sur le sol, les pots ou terrines renfermant des graines que l’on veut surveiller. La température n’en doit pas être élevée : il suffit qu’il n’y gèle pas.