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consiste à unir deux parties encore adhérentes aux individus qui les portent.

L’arbre ou la plante qui reçoit la greffe ou le greffon est le sujet ou sauvageon.

Pour que la reprise soit assurée et durable, il faut qu’il y ait entre les sujets et les greffes une analogie suffisante par leur mode de végétation, par les mouvements ascensionnels et descendants de la sève, par la qualité des sucs propres, et enfin par les caractères qui les constituent en espèces, genres et familles.

La greffe est un moyen de conserver, de multiplier les espèces et variétés rares ou utiles, en plaçant sur des sujets moins précieux celles qui ont été obtenues par des semis, ce dernier mode ne reproduisant que d’une manière très imparfaite, et souvent même complètement différente, les types primitifs. Elle accélère aussi leur fructification de plusieurs années.

Les époques qui conviennent généralement le mieux à cette opération sont le printemps et l’été ; il y a quelques exceptions que nous indiquerons. Au printemps, on choisit l’époque de l’ascension de la sève ; si l’on opère en été, on ne doit pas attendre quelle soit arrêtée complètement : c’est à l’intelligence du cultivateur à saisir le moment favorable, qui ne peut être bien précisé parce qu’il varie selon l’état de la température. Il est essentiel de faire coïncider le mieux possible les parties jeunes de la greffe, telles que le liber et l’aubier, avec celles du sujet : l’adhérence est plus prompte et plus assurée. Il faut encore mettre dans l’exécution de l’opération une grande célérité, pour que le contact de l’air n’ait pas le temps de nuire à la réussite en desséchant les plaies.

Quoique les sujets n’aient pas sur la greffe l’influence