Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/78

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que quelques personnes leur attribuent, et ne changent pas le caractère de l’espèce, il y en a cependant qui la bonifient souvent dans la saveur des fruits, qui poussent avec plus ou moins de vigueur, ou dont la durée de l’existence est différente : c’est pourquoi nous indiquerons ceux qui conviennent le mieux pour les différentes espèces d’arbres fruitiers, lorsque nous traiterons de chaque espèce en particulier.

Préparations des greffes.

On ne doit prendre des greffes que sur du bois d’un an ; le bois de deux ans se met plus tôt à fruit, mais l’arbre est moins vigoureux : on ne s’en sert que par nécessité ou à défaut d’autre.

II est essentiel de bien choisir les greffes sur des arbres sains et fertiles ; les rameaux qui auront joui de l’influence de l’air seront toujours préférés comme ayant les yeux mieux constitués ; on ne doit pas prendre, autant que possible, de dards ni de brindilles pour greffer en fente et en couronne. On coupera les rameaux un mois ou six semaines à l’avance : pendant cet intervalle on les fiche en terreau pied d’un mur, en les enfonçant jusqu’au tiers de leur longueur à l’exposition du nord. L’état de privation qu’ils supportent les affame et donne aux greffes une facilité plus grande pour la reprise. Il ne faut pas les conserver dans l’eau, si ce n’est dans le cas où ils auraient voyagé et où ils arriveraient fatigués ; dans ce cas, on les fait tremper pendant un jour ou deux. À leur défaut, on peut cependant se servir de rameaux fraîchement coupés.

Pour greffer en écusson, on peut couper les rameaux pour s’en servir tout de suite.

On emploie ordinairement pour greffer un instrument