Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/79

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qui a reçu le nom de greffoir (fig. 35). C’est une espèce de petit couteau dont la lame bien affilée doit avoir environ 10 pouces de longueur, et être d’acier fin ; le manche, dont la longueur est de 10 pouces se termine par uue spatule d’ivoire on d’os. C’est avec la lame qu’on coupe les greffes, et qu’on pratique sur les sujets les incisions et les entailles ; on a soin que toutes les sections soient très nettes. La spatule sert à détacher et à soulever les écorces. II faut faire attention de tenir la lame du greffoir dans un état de propreté parfaite.

Insertion de la figure 35

Les autres instruments sont : une scie à main, nommée égohine, pour couper la tige ou la tête des gros sujets et les branches fortes ; une forte serpette et un petit maillet pour frapper dessus au besoin ; quelques coins de bois de dimensions variées pour maintenir la fente ouverte jusqu’à ce qu’on ait placé la greffe, et pour détacher l’écorce du pourtour des sujets dans la greffe en couronne. Quand les sujets sont petits, la serpette suffit pour faire la fente et la maintenir ouverte.

Pour assujettir les greffes, il est nécessaire de faire des ligatures avec de la laine grossièrement filée et peu tordue, ou du coton filé : c’est ordinairement ce que l’on emploie.

Ces deux substances ont l’avantage d’être plus élastiques, la première surtout, et de se prêter mieux que tout autre matière au renflement du sujet ou de la branche. Les lanières d’écorce de bouleau se nouent difficilement. Le chanvre a le défaut d’étrangler la greffe, à cause de sa propriété de se resserrer sous l’influence de l’humidité ; cependant on s’en sert. On a soin visiter de temps en temps les greffes, et l’on desserre, on enlève ces ligatures si elles occasionnent des étranglements nuisibles au développement des pousses.