Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/8

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département de l’Agriculture de Québec l’inspecteur des Stations expérimentales d’arboriculture fruitière.

Il écrivait :

“ Je suis persuadé que l’élevage des arbres, aux Stations, est instructif et avantageux pour les cultivateurs en général qui ne savent pas ce qu’est une pépinière d’arbres fruitiers. Cette classe intelligente et laborieuse n’a pas eu l’avantage d’apprendre que les arbres qu’ils font venir d’Ontario au prix de 30 à 50 cents pièce ne leur coûteraient pas plus de 5 à 6 cents de déboursés et de travail s’ils voulaient acheter les greffes et les cultiver avec le même soin qu’ils donnent à un carré de légumes.

“ On évalue à 200,000 le nombre d’arbres fruitiers qui nous viennent de l’étranger et qui coûtent aux cultivateurs et autres propriétaires en moyenne $60,000, ou à peu près $1000 par comté. C’est une somme énorme que nous payons à l’étranger pour des arbres élevés en terre très riche et que des engrais solides et liquides ont fait croître à l’excès, ce qui les rend trop délicats pour supporter nos hivers rigoureux. On estime qu’il ne survit pas, ici, un cinquième des pommiers de l’Ouest. La perte nette pour la Province, par l’achat de ces arbres, est estimée à un demi million de piastres en dix ans et cette estimation est moindre que la perte réelle. Ces pertes ont eu le mauvais effet de décourager un grand nombre de propriétaires, qui restent sous l’impression erronée que le climat est trop rude pour la culture fruitière.

“ Les meilleurs moyens de diminuer nos importations et de réparer les pertes énormes subies par les propriétaires, seraient l’enseignement de l’art de greffer, la distribution des