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Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/101

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LE TUTU

Une déconvenue l’attendait à Monte-Rubio, la trace des filons d’argent était perdue ; en vérité, l’évêque de Djurdjura, de complicité avec un faux bonhomme d’État espagnol, avait soutiré quelques millions dans l’entourage du duc de la Croix de Berny pour, d’accord avec celui-ci, fonder à Paris des maisons de tolérance à l’usage des ecclésiastiques. Mauri s’en revint, joyeux de l’effondrement de la fortune de sa mère. Il est des événements douloureux qui nous comblent d’allégresse. Madame de Noirof apprit la nouvelle avec un vif étonnement mitigé d’admiration. Elle dit à son fils :

— Que veux-tu, c’est la destinée, un jour viendra peut-être où nous serons plus heureux.

Machinalement, Mauri fit sa cour à mademoiselle Hermine. Il arrivait boulevard Saint-Germain dans un coupé splendide, conduit par Pancrace ; chaque fois, il apportait des fleurs et trouvait la jeune fille attablée, entre un petit flacon