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VII

Une Promenade à Fontainebleau


Ma chère cousine. Le printemps est une saison adorable…, tous les poètes l’ont dit et le répéteront, avec des mots rares et précieux, jusqu’à la consommation des siècles ; mais il n’est pas besoin de penser en vers sonores, magnifiques ou subtils, ni d’avoir du génie, pour sentir l’allégresse radieuse d’un beau jour d’avril.

Il semble qu’une sorte de joie soit répandue sur toute la nature. Les arbres verdissent, les bourgeons craquent ; l’air est léger et frais, attendri seulement de soleil ; des rayons d’or s’accrochent aux toits, aux vitres, aux lanternes des voitures qui passent ; et le ciel, d’un bleu chaste, a d’infinies douceurs. Il met, sur les êtres et les choses, des clartés fragiles qui sont comme des caresses… C’est un enchante-