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LA HAINE.

GIUGURTA.

Juste Dieu ! avec ivresse !…

CORDELIA.

Oh !… oh ! ne dis pas cela, Giugurta !… C’est atroce ! Un homme sans défense ?…

GIUGURTA.

Ton déshonneur est le mien !

CORDELIA.

Un chrétien, après tout !

GIUGURTA.

Un ennemi !

CORDELIA.

Désarmé ?… endormi ?

GIUGURTA.

Plût à Dieu !… Pour l’étrangler sans confession !…

CORDELIA.

Ô Dieu !… Enfin !… tout cela, n’est-ce pas ?… nous disons là des choses bien inutiles !… Vivant ou mort, qu’il reste où il est !… Et ne pensons qu’à ton salut !…

UBERTA.

Oui !

CORDELIA.

Tu vas bien quitter cette horrible ville ?…

GIUGURTA.

Tout à l’heure !… par la porte Ovile, qu’un homme gagné doit nous ouvrir !

CORDELIA.

Et qu’attends-tu donc pour cela ?

GIUGURTA.

L’heure où cet homme sera de garde !… D’ailleurs le jour est encore loin, et je ne puis songer à fuir avec ces vêtements.

UBERTA.

Sans doute.