un billet[1], ou peut-estre m’envoierez à la Bastille, ou me ferez asssasiner, comme avez faict Sacremore[2], Sainct-Maigrin[3], et plusieurs autres. Mais je tiendray à partie de grâce, si me faictes promptement mourir plutost que me laisser languir plus long temps en ces angoisseuses miseres ; et, avant que mourir, je conclueray ma trop longue harangue par un epilogue poetique, que je vous adresse tel que je l’ay de long temps composé :
Messieurs les Princes Lorrains, Vous êtes foibles de reins, Pour la Couronne debatre : Vous vous faictes tousjours battre4.
Vous estes vaillants et forts. Mais vains sont tous voz efforts : Nulle force ne s’esgale A la puissance Royale.
•1. Allusion au billet par lequel le duc de Mayenne invita d’Aubray, en 1594, à quitter Paris où son franc parler déplaisait aux Ligueurs, et à se retirer dans ses terres.
- ↑ Bâtard de la maison de Bretagne.
- ↑ Mignon de Henri III, assassiné, en sortant du Louvre, le 21 juillet 1578, par les ordres du duc de Mayenne, parce qu’il passait pour être l’amant de madame de Guise. — Une addition postérieure, nomme après lui « le marquis de Menelay ». Ce marquis était gouverneur de La Fère, en Picardie, pour le duc de Mayenne. Soupçonné de vouloir rendre cette place à Henri IV, ce duc le fit assassiner en 1591.
- ↑ Tous les princes de la maison de Lorraine subirent des défaites pendant les guerres de la Ligue.